jeudi 17 février 2011

Olivier Diaz de Zarate "La déstructuration de l'image comme piège du visible"


"are you happy in your life "? Vie heureuse eut été une belle chose; ici il n'en est rien. C'est avec ce travail que l'artiste nous entraîne dans ses torpeurs obsessionnelles. Il veut s'en déculpabiliser en opérant de façon chirurgicale, pour en extraire le cours de la vie. Ces gens semblent ordonnés et sérieux, encore une conviction de leur inconscient collectif.
 Relation établie de petites choses variables et aléatoires visuellement oubliées, consommation poussée d'attitude de comportement, acceptation d'une stratégie de la lignée et du legs des classiques. En sommes-nous certains ?
La source de son travail est ce jeu parodique sur l'identité revendiqué, composé par une connaissance de la peinture, sans jamais imposer les solutions plastiques. Les portraits achèvent et subissent de constante modification, trouvent exactement les sentiments du spectateur. Dans ce processus de la perception des entités objets, ils glissent doucement vers une amnésie étrange du corps humain et de son rôle dans le développement de notre civilisation.
La photographie et son pendant peint deviennent alors des blocs notes, journaux intimes, mémos qui sont autant de besoins pour se souvenir.
Ces portraits sont un legs à la diversité, ils forment ensemble la reformulation d'une intériorité sentimentale, un livre ouvert sur l'anatomie psychique de l'homme.

La déstructuration de l'image comme piège du visible :
Les installations d'Olivier Diaz de Zarate sont deux expressions de l'intime, du moi de chacun.
La désolation du modèle vis à vis de son action mimétique, le temps qu'il prend à se voir, les modèles en carton pâte de ses humains, sont-ils des objets décrivant leurs propres identités, stériles, vides, et hermétiques à toute véracité de l'absurde ? Ne répondant en rien à ce qu'on attend d'eux? Ou tout simplement est-ce une solution de séduction grâce à la perfection des compositions photogéniques ? Ce vis-à-vis est peut- être cette renaissance de la forme artistique la plus belle, cette documentation sociale, cette linéarité de visages contemplatifs sur un travail refusant tout référent et classification. Sans être un processus impliquant le lourd fardeau de la cohérence artistique, c'est une désignation du chaos dans son évidente diversité: "humain procès contrôle".
Lumière sur fond lourd et unique, visage frappé d'un halo transparent aux formes contrastées, chemise noire uniforme dotée d'une conscience post traumatique, transpiration du carré enfermant la pourriture aseptique, réflectivité du corps à des douleurs opaques et sublimation de la beauté originel, ces hommes nous regardent et nous fixent au plus profond de nos peurs, ils nous regardent à nus et nous racontent leurs histoires.
Olivier Diaz de Zarate ne veut représenter que leurs réalités, sans en travestir le moindre atome, essence de toute chose, sans séparer leurs particules négatives de celles positives.

latifa Bentoumi

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