vendredi 11 mars 2011

LE TEMPS


Ce travail est, pour moi, un travail qui n’est pas axé sur la continuité, mais qui sera la conséquence d’une transformation du mouvement due à une rupture d’énergie inattendue.  Cet état déstructuré soulignera la complémentarité entre les différents acteurs de cette création (plasticien, compositeur, écrivain, et chorégraphe

« Le danseur pense-t-il vraiment tout ce qu'il dit avec son corps ? »
« Pourquoi mon identité déclinée, fichée, étiquetée correspond-elle si peu à ce que je suis ? »
Est-ce que vous voyez ce que je vois ? Est-ce que la lumière vous gêne ? La lumière sur moi, vous gêne ?  Est-ce que dans le noir vous me voyez ? Ou peut-être préférez-vous la lumière seule ?
J'aimerai disparaître. Disperser les morceaux de tous ces bouts de moi dans l'univers.
« Parfois j'ai besoin de légèreté. Plus de passé ni d'avenir, juste l'instant présent. Si la bulle éclate, c'est un drame. Et la bulle éclate. Forcément. »
« Il faut dessiner la musique.»
« Est-ce que tu vois ce que je veux dire ? »
« Je ne vois pas, mais j'entend. »
Pourquoi me regardes-tu en noir ?
Les mathématiques permettent parfois au créateur de se déculpabiliser. De s'évaporer. Ce n'est pas de ma faute, c'est à cause des algorithmes... Rester en arrière. Réservé. Derrière la machine.
L'art n'est pas une science exacte. Rien ne tombe jamais juste. Comme prévu. Rien n'est jamais conforme ni certifié NL.
Suis-je encore moi-même lorsque je cesse de bouger ? Se mouvoir pour fuir la lumière.
Courir sans cesse vers l'obscurité pour briller dans la lumière des villes, pauvre lumière de pacotille !

La Cie Kirsten Debrock, musique: François Louche; design plastique: Olivier Diaz De Zarate;
régie lumière: Luc Souche; scénographie: Christoph Ragg; costumes: Valérie Calvet
Interprètes: Virginie Baffoni; Renaud Décor; Srah Fréby; Laurent Gibeaux; Emma Loriaut

jeudi 17 février 2011

Olivier Diaz de Zarate "La déstructuration de l'image comme piège du visible"


"are you happy in your life "? Vie heureuse eut été une belle chose; ici il n'en est rien. C'est avec ce travail que l'artiste nous entraîne dans ses torpeurs obsessionnelles. Il veut s'en déculpabiliser en opérant de façon chirurgicale, pour en extraire le cours de la vie. Ces gens semblent ordonnés et sérieux, encore une conviction de leur inconscient collectif.
 Relation établie de petites choses variables et aléatoires visuellement oubliées, consommation poussée d'attitude de comportement, acceptation d'une stratégie de la lignée et du legs des classiques. En sommes-nous certains ?
La source de son travail est ce jeu parodique sur l'identité revendiqué, composé par une connaissance de la peinture, sans jamais imposer les solutions plastiques. Les portraits achèvent et subissent de constante modification, trouvent exactement les sentiments du spectateur. Dans ce processus de la perception des entités objets, ils glissent doucement vers une amnésie étrange du corps humain et de son rôle dans le développement de notre civilisation.
La photographie et son pendant peint deviennent alors des blocs notes, journaux intimes, mémos qui sont autant de besoins pour se souvenir.
Ces portraits sont un legs à la diversité, ils forment ensemble la reformulation d'une intériorité sentimentale, un livre ouvert sur l'anatomie psychique de l'homme.

La déstructuration de l'image comme piège du visible :
Les installations d'Olivier Diaz de Zarate sont deux expressions de l'intime, du moi de chacun.
La désolation du modèle vis à vis de son action mimétique, le temps qu'il prend à se voir, les modèles en carton pâte de ses humains, sont-ils des objets décrivant leurs propres identités, stériles, vides, et hermétiques à toute véracité de l'absurde ? Ne répondant en rien à ce qu'on attend d'eux? Ou tout simplement est-ce une solution de séduction grâce à la perfection des compositions photogéniques ? Ce vis-à-vis est peut- être cette renaissance de la forme artistique la plus belle, cette documentation sociale, cette linéarité de visages contemplatifs sur un travail refusant tout référent et classification. Sans être un processus impliquant le lourd fardeau de la cohérence artistique, c'est une désignation du chaos dans son évidente diversité: "humain procès contrôle".
Lumière sur fond lourd et unique, visage frappé d'un halo transparent aux formes contrastées, chemise noire uniforme dotée d'une conscience post traumatique, transpiration du carré enfermant la pourriture aseptique, réflectivité du corps à des douleurs opaques et sublimation de la beauté originel, ces hommes nous regardent et nous fixent au plus profond de nos peurs, ils nous regardent à nus et nous racontent leurs histoires.
Olivier Diaz de Zarate ne veut représenter que leurs réalités, sans en travestir le moindre atome, essence de toute chose, sans séparer leurs particules négatives de celles positives.

latifa Bentoumi

Jean-Christophe ALIX "Surbais(s)er"



Bons baisers d’Alix :... sur un pont surbais(s)é

Est-ce vraiment un pont ? Oui ! ce n’est que de cela qu’il s’agit ! Alors, au moins, y danse-t-on ? Non, on ne fait que le passer pour aller aux Plombs, à l’enfermement ! Mais les avaient-on déjà volés ces plombs, plombier ou ferrailleur indélicat et sans vertu, en avait-on perdu le fil, en maçon bavard et incompétent ? Alors là non, non et non !

Alors quoi ? Jean-Christophe Alix veut-il, en poète saturnien ayant du plomb dans l’aile, se guérir de sa mélancolie par un probable saturnisme ; le mal par le mal ?

Décidément non, toujours non ! Alix va très bien. A peine concédera-t-il qu’il aurait aimé avoir un peu plus de plomb dans la tête, (mais l’on peut faire sans), pour tenter de rendre les soupirs, les désirs et les aveux des Dogaresses et des messes libertines des couvents sous les images de Saint-Marc .Peu importe, car comme le disait déjà Alfieri : »le culte des images et d’autres points du dogme ne seront jamais ceux qui, crus on non, influent sur la liberté politique » 

Cela n’empêche donc pas d’être sur ce pont, d’avoir le pied léger malgré le plomb dans les chausses : Ah ! Casanova was here ! Certes !, et alors ? Il n’y aurait plus rien à dire ? oh, si ! il suffisait de savoir encore entendre les lèvres, les grandes, les petites, les vierges et les rouées, qu’elles soient sous le fard ou le duvet. Ah ! comme elles murmurent, épellent, sucent et se mêlent. Doux concert qui monte du canal où elles se mirent et qui rend fous les geôliers et les passants de hasard qui les entendront.

C’est ce monde, ces sensibilités-là, qu’à l’invitation des services culturels de la municipalité de Narbonne, J-C. Alix présente, à la manière du «off d’un in ! ».  Son travail, une installation-sculpture, modeste d’envergure et d’espace, aura trouvé refuge au bas des escaliers conduisant au Musée, c’est-à-dire aux appartements de l’Evêque. C’est là, un peu, beaucoup, une marge, un « recantou » Mais après tout, avant que de rendre hommage à l’Evêque, c’était peut-être là l’endroit idéal pour un Vénitien d’honorer autrement sa fille, sa gouvernante… ou le sacristain ! Les soupirs sont ainsi en situation : il a tout compris et les contingences le servent : Alix for ever !

Daniel Bégard

Jenny Trinks "8 Minuten und 20 Sekunden"

 
Die eingeschlossene Farbe ist eingeschlossene Malerei, ist konservierte Malerei. Ich male in immer neuen Schichten auf Glasscheiben und zersäge die entstandenen Bilder im Anschluss wieder. Wo es anfangs Motive gibt, sind am Ende einzelne Fragmente neu zusammengesetzt. Das System, dieser Zusammenstellung ist geordnet und entschieden. Es entsteht eine Struktur, die in ihrer Abstraktion Offenheit ermöglicht und differenzierte Blickwinkel einfordert. Mit der Bewegung des Betrachters im Raum verändert sich die Wahrnehmung der Arbeit. Je nach Lichteinfall verschließt sich die Oberfläche und damit verbunden auch sein Inhalt oder sie wird transparent und legt die einzelnen Farben in Form von Schichten frei. Denn: durch Ablagerung wird Zeit verdichtet und Information gebündelt.

TWO

chorégraphie:Kirsten Debrock
interprètes: Déborah Lary et Thomas Regnier
design sonore: Olivier Soliveret
Lumières: laetitia Orsini
co-production La Cigalière de Sérignan
avec le soutien de la Région Languedoc Roussillon, le Département de L'Hérault, le Centre Ressources Molière de Pézenas et la MJC de Béziers

Pièce chorégraphique pour deux danseurs, “TWO“ parle de la relation entre deux êtres humains.
Des études ont montré que nous sommes d'abord attirés par l'image que l'autre donne de nous ou par notre propre projection sur eux.
Or, cela n'a souvent rien à voir ni avec l'un ni avec l'autre, mais plutôt sur des projections , des attirances hormonales, et des renvois d'images.
Cependant cela est tellement fort que nous sommes bousculés, comme transportés dans un autre état, et pendant un certain temps nous nous sentons plus vivant que jamais.
Après vient la réalisation de ce qui est l'autre. La découverte que cela ne changera pas, et l'interrogation sur la faisabilité du couple.
Souvent , émotionnelle ment, on est déjà trop impliqué. Donc on se voile la face sur certaines choses, et on continue.
Tête dans le sable!
A d'autres moments, on arrive à trouver ce lien si fort , quand on se sent véritablement à deux.
Peu importe si cela implique le fait que nous devons nous transformer pour répondre à l'image que nous avons projeté ou qui nous a été projetée.
Comment être deux sans se perdre? Qu’est-ce donc que cette fusion charnelle et affective? Cette communion des êtres qui, au sens religieux du terme, nous emporte en l’autre à la frontière de notre conscience? Attraction, ivresse, plaisir, respiration. Les corps s’animent, se heurtent, fusionnent, mutent pour sculpter un espace fugace, mouvant. Ne plus faire qu’un est un singulier voyage. Un transport amoureux qui nous emporte au delà de nos certitudes, en plein cœur de la vie et pas si loin de la mort. Le plaisir de la chair donne corps à l’une des plus belle interrogation de l’humanité. Comment devenir 2 tout en restant 1? Comment accepter notre solitude, même en plein amour?